Internet
Internet est le réseau
informatique mondial
accessible au public. C'est un réseau de réseaux, sans centre névralgique,
composé de millions de réseaux aussi bien publics que privés, universitaires,
commerciaux et gouvernementaux, eux-mêmes regroupés en réseaux autonomes (il y en avait 47 000 en 2014). L'information est transmise par internet grâce à un ensemble
standardisé de protocoles de transfert de données, qui permet
l'élaboration d'applications et de services variés comme le courrier
électronique, la messagerie
instantanée, le pair-à-pair et le World Wide Web.
L'internet ayant été popularisé par l'apparition du World Wide Web (WWW), les deux sont
parfois confondus par le public non averti. Le World Wide Web n'est pourtant
que l'une des applications d'internet.
L'accès à
internet peut être
obtenu grâce à un fournisseur
d'accès via divers
moyens de communication
électronique : soit filaire (réseau
téléphonique commuté (bas
débit), ADSL, fibre optique jusqu'au domicile),
soit sans fil (WiMAX, par satellite, 3G+, 4G). Un utilisateur d'internet est désigné
par le néologisme « internaute ».
Terminologie
Le terme d'origine américaine « Internet »
est dérivé du concept d'internetting (en français :
« interconnecter des réseaux ») dont la première utilisation
documentée remonte à octobre 1972 par Robert E. Kahn1 au cours de la première ICCC (International
Conference on Computer Communications) à Washington.
Les origines exactes du terme
« Internet » restent à déterminer. Toutefois, c'est le 1er janvier 1983 que le nom
« Internet », déjà en usage pour désigner l'ensemble d'ARPANETet plusieurs
réseaux informatiques, est devenu officiel2.
En anglais, on utilise un
article défini et une majuscule, ce qui donne the Internet. Cet
usage vient du fait que « Internet » est de loin le réseau le plus
étendu, le plus grand « internet » du monde, et donc, en tant
qu'objet unique, désigné par un nom propre. Un internet (un
nom commun avec « i » minuscule) est un terme d'origine anglaise
utilisé pour désigner un réseau constitué de l'interconnexion de plusieurs réseaux
informatiques au moyen de routeurs3.
En français, il existe une
controverse sur l'usage ou non d'une majuscule « Internet » ou
« internet » et l'usage d'un article défini « l'Internet »
ou « Internet »4. Dans l'usage courant,
l'article est très peu employé.
Une publication au Journal officiel de la République française indique
qu'il faut utiliser le mot « internet » comme un nom commun,
c'est-à-dire sans majuscule5. L'OQLFrecommande d'utiliser une majuscule
car il « est considéré comme un nom propre qui désigne une réalité
unique »6.
Dans son dictionnaire, l'Académie
française utilise « l'internet » dans un exemple7. Par contre, de nombreux
correcteurs orthographiques intégrés aux logiciels francophones utilisent la
majuscule (Microsoft
Office, Firefox,
...).
Sur la suggestion de l'agence Associated Press et
de son Stylebook qui fait office de bible orthotypographique, le monde anglo saxon
a adopté la minuscule 8. Le débat se poursuit, en
France comme à l'étranger.
Historique
Article détaillé : Histoire
d'Internet.
En 1934, Paul Otlet décrit
dans son Traité de documentation9 une vision
prémonitoire de l'avènement d'Internet.
En 1961, Leonard Kleinrock du
MIT publia le premier texte théorique sur la commutation
de paquets.
En juillet 1962, Licklider du Massachusetts Institute of Technology (MIT)
écrivit des mémos qui sont les plus anciens textes décrivant les interactions
sociales possibles avec un réseau d'ordinateurs. Cela devait
notamment faciliter les communications entre chercheurs de la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA).
En octobre 1962, Licklider fut
le premier chef du programme de recherche en informatique de la
DARPA. Il persuada ses successeurs Ivan Sutherland, Bob Taylor et le chercheur
du MIT Lawrence G. Roberts de l'intérêt des réseaux
informatiques.
En 1964 Leonard Kleinrock publia le
premier livre sur le sujet.
En 1965, Roberts testa avec Thomas Merrill la
première connexion informatique à longue distance, entre le Massachusetts et la Californie. Le résultat
montra que des ordinateurs pouvaient travailler ensemble à distance, mais que
le mode de communication par commutation de circuit du système téléphonique
était inadapté. Le concept de communication par commutation de paquets de
Kleinrock s'imposa.
En 1966, Roberts fut engagé par Taylor à la
DARPA pour concevoir ARPANET.
Il publia les plans en 1967.
En présentant ce texte, il découvrit deux autres groupes de chercheurs
travaillant indépendamment sur le même sujet : un groupe du National
Physical Laboratory (NPL) du Royaume-Uni avec Donald Davies et Roger Scantlebury, et un groupe de la RAND Corporation avec Paul Baran.
Entre 1962 et 1965, le groupe
de la RAND avait
étudié la transmission par paquets pour l'armée américaine. Le but était de
pouvoir maintenir les télécommunications en cas d'attaque (éventuellement
nucléaire), ce que permet une transmission par paquets dans un réseau non
centralisé. Il s'agissait d'un développement indépendant de ARPANET : bien que
probablement robuste face à une telle attaque, ARPANET n'a pourtant été conçu
que pour faciliter les télécommunications entre chercheurs. Le rapport de Paul
Baran est resté purement théorique, et est rapidement tombé dans l'oubli. Mais
le mythe de l'« ARPANET comme dernier rempart à une attaque atomique »
trouve là son origine.
Pendant ce temps, au British National
Physical Laboratory, l'équipe de Donald Davies avait
progressé : NPL Network, le premier réseau maillé fondé sur la
transmission de datagrammes (packets) était fonctionnel. Mais
l'histoire d'internet n'a pas été écrite par les Européens : ARPANET sera
désormais l'origine officielle d'internet.
En août 1968, la DARPA accepta de financer le
développement du matériel de routage des paquets
d'ARPANET. Ce développement fut confié en décembre à un groupe de la firme Bolt, Beranek
and Newman (BBN) de Boston. Ce dernier
travailla avec Bob Kahn sur
l'architecture du réseau. Roberts améliorait les aspects topologiques et
économiques du réseau. Kleinrock préparait des systèmes de mesures du réseau.
Le 20 septembre 1969, BBN
installa le premier équipement à l'UCLA où travaillait Kleinrock. Le
second nœud du réseau fut installé au Stanford
Research Institute (SRI) où travaillait Douglas Engelbart sur
un projet d'hypertexte.
Deux nœuds supplémentaires furent ajoutés avec l'université de Santa Barbara et l'université
d'Utah. Fin 1969, ARPANET comptait donc quatre nœuds.
Le Network
Working Group (NWG) conduit par Steve Crocker finit le
protocole de communication poste-à-poste NCP en décembre 1970. Ce protocole fut adopté entre 1971 et 1972 par les sites branchés à
ARPANET. Ceci permit le développement d'applications par les utilisateurs du
réseau. La perspective d'une informatique plus décentraliséecommence
à intéresser les
constructeurs souhaitant rivaliser avec le géant IBM.
En 1972, Ray Tomlinson mit au
point la première application importante : le courrier
électronique. En octobre 1972, Kahn organisa la première
démonstration à grande échelle d'ARPANET à l'International Computer Communication
Conference (ICCC). C'était la première démonstration publique.
Le concept d'Internet est né
d'ARPANET. L'idée était de permettre la connexion entre des réseaux
divers : ARPANET, des communications avec les satellites, des
communications par radio. Cette idée fut introduite par Kahn en 1972 sous le nom de Internetting.
Le protocole NCP d'ARPANET ne permettait pas d'adresser des hôtes hors
d'ARPANET ni de corriger d'éventuelles erreurs de transmission. Kahn décida
donc de développer un nouveau protocole, qui devint finalement TCP/IP.
En parallèle, un projet
inspiré par ARPANET était dirigé en France par Louis Pouzin : le
projet Cyclades.
De nombreuses propriétés de TCP/IP ont ainsi été développées, plus tôt, pour
Cyclades. Pouzin et Kahn indiquent que TCP/IP a été inspiré par le réseau
Cyclades français, poussé par la CII et sa Distributed
System Architecture: on commence à parler de Calcul
distribué. Aux États-Unis, IBM et DEC créent
les architectures SNA et DECnet, en profitant de la
numérisation du réseau d'AT&T (Réseau téléphonique
commuté)10.
En 1973, Kahn demanda à Vint Cerf (parfois
appelé le père d'internet) de travailler avec lui, car Cerf
connaissait les détails de mise en œuvre de NCP. Le premier document faisant
référence à TCP est écrit en 1973 par
Cerf : A Partial Specification of an International Transmission
Protocol. La première spécification formelle de TCP date de décembre 1974, c'est le RFC 675.
La version initiale de TCP ne
permettait que la communication en établissant un circuit virtuel. Cela
fonctionnait bien pour le transfert de fichiers ou le travail à distance, mais
n'était pas adapté à des applications comme la téléphonie par Internet. TCP fut
donc séparé de IP et UDP proposé
pour les transmissions sans établissement d'un circuit.
À la fin des années 1980, la NSF
(National Science Foundation) qui dépend de l'administration américaine, met en
place cinq centres informatiques surpuissants, auxquels les utilisateurs pouvaient
se connecter, quel que soit le lieu où ils se trouvaient aux États-Unis : ARPANET devenait
ainsi accessible sur une plus grande échelle. Le système rencontra un franc
succès et, après la mise à niveau importante (matériels et
lignes) à la fin des années 1980, s'ouvrit au
trafic commercial au début des années 1990.
Le début des années 1990 marque la
naissance de l'aspect le plus connu d'Internet aujourd'hui : le web, un ensemble de pages en HTML mélangeant
du texte, des liens, des images, adressables via une URL et
accessibles via le protocole HTTP.
Ces standards, développés au CERN par Tim Berners-Lee et Robert Cailliau devinrent
rapidement populaires grâce au développement au NCSA par Marc Andreessen et
Eric Bina du premier navigateur multimédia Mosaic.
En janvier 1992, l’Internet Society (ISOC)
voit le jour avec pour objectif de promouvoir et de coordonner les
développements sur Internet. L’année 1993 voit l’apparition du premier navigateur web (browser), mêlant texte et image.
Cette même année, la National
Science Foundation (NSF) mandate une compagnie pour enregistrer
les noms de
domaine. À la fin des années 1990, des sociétés
pionnières comme Yahoo, Amazon, eBay, Netscape, et AOL, sont devenues célèbres grâce à un attrait pour
les capitalisations boursières des jeunes sociétés sans équivalent dans
l'histoire, qui finit en krach.
En septembre 2014, internet
dépasse un milliard de sites en ligne11, pour près de trois milliards
d'internautes12. Le nombre de sites, d'internautes,
de courriels envoyés,
de recherches effectuées sur le moteur de recherche Google, est en
augmentation permanente. L'influence environnementale est grandissante13.
Gouvernance
Selon la définition du groupe
de travail sur la gouvernance
d'Internet, il faut entendre par « gouvernance de
l’internet » l’élaboration et l’application par les États, le secteur privé et
la société
civile, dans le cadre de leurs rôles respectifs, de principes, normes, règles, procédures de prise de décisions et
programmes communs propres à modeler l’évolution et l’usage de l’Internet.
Les registres de
métadonnées sont importants dans l'établissement de règles d'accès aux ressources
web qui utilisent les Uniform
Resource Identifiers (qui peuvent être les URL qui s'affichent sur la barre de navigation
de l'ordinateur
personnel).
Un certain nombre d'organismes
sont chargés de la gestion d'internet, avec des attributions spécifiques. Ils
participent à l'élaboration des standards techniques, l'attribution des noms de domaines, des adresses IP, etc. :
·
Internet Corporation for Assigned
Names and Numbers (ICANN), qui était sous la tutelle du Département du Commerce des États-Unis jusqu'en
2016 ;
·
Internet
Engineering Task Force (IETF) qui s'occupe des aspects
architecturaux et techniques ;
·
Internet Society (ISOC).
Dans un but de maintenir ou
d'élargir la neutralité
des réseaux, mais aussi d'engager les diverses parties globales dans
un dialogue sur le sujet de la gouvernance, les Nations unies ont
convoqué :
La gestion des ressources
numériques essentielles au fonctionnement d'internet est confiée à l'Internet Assigned Numbers Authority (IANA),
celle-ci délègue l'assignation des blocs d'adresses IP et de
numéros d'Autonomous
System aux registres
Internet régionaux.
Au niveau européen
Dans l'Union
européenne :
Neutralité du réseau
Article principal : Neutralité du
réseau.
La neutralité du Net ou la
neutralité du réseau est un principe fondateur d'internet qui exclut toute
discrimination à l'égard de la source, de la destination ou du contenu de
l'information transmise sur le réseau. Mais de récents développements
technologiques tendent à mettre fin à cette neutralité. C'est aujourd'hui un
grand enjeu technico-économique et socio-éthique. Conscient de cette situation,
le Conseil des droits de l'homme des
Nations unies, prend position le 1er juillet
2016, en adoptant la résolution(A/HRC/32/L.20)14, non contraignante, visant à
condamner les restrictions de l'accès à l'information sur Internet. Le Conseil
des droits de l'homme condamne sans équivoque les mesures qui visent à empêcher
ou à perturber délibérément l'accès à l'information ou la diffusion
d'informations en ligne, en violation du droit international des droits de
l'homme, et invite tous les États à s'abstenir de telles pratiques
et à les faire cesser15,16.
Sur le plan privé,
l'association « accessnow.org » promeut et observe le libre accès à
internet à travers le monde17.
Aspects juridiques
Le droit d'internet regroupe
l'ensemble des règles de droit applicables au réseau.
Il n'existe pas de droit
spécifique à internet, mais plutôt une application du droit commun au réseau
Internet, avec cependant l'apparition d'aménagements de certaines législations
nationales afin de prendre en compte ces particularités (ex. en France :
la Loi pour la confiance dans l'économie
numérique (LCEN) du 21 juin 2004).
Selon Benjamin Bayart, militant
en faveur de la neutralité du
réseau, la décision du Conseil
constitutionnel rendu le 10 juin 2009note 1 confirme
qu'« Internet est essentiel à l’exercice de la liberté
d’expression »18.
L'application du droit sur
internet est rendue difficile pour deux raisons principales :
1.
le réseau est international, or le droit est
généralement national.
2.
sous le couvert du réseau, il est souvent difficile
d'identifier les utilisateurs, et donc les responsables d'infractions.
L'internet soulève notamment
des questions de droit relatives à la propriété intellectuelle (droit d'auteur,
droit des marques, etc.), au droit de la presse et des publications
(infractions de presse, injure, diffamation, incitation à la haine raciale,
etc.), au droit à l'image, mais aussi depuis le développement du web
commercial, au droit de la publicité, au droit du commerce, etc.
Technique
L'internet est constitué de la
multitude de réseaux répartis dans le monde entier et interconnectés. Chaque
réseau est rattaché à une entité propre (université, fournisseur
d'accès à Internet, armée) et est associé à un
identifiant unique appelé Autonomous System (AS)
utilisé par le protocole de routage BGP.
Afin de pouvoir communiquer entre eux, les réseaux s'échangent des données,
soit en établissant une liaison directe, soit en se rattachant à un nœud
d'échange (point de peering). Ces échanges peuvent se
limiter au trafic entre leurs utilisateurs respectifs (on parle alors de peering)
ou bien inclure le trafic de tiers (il s'agit alors d'accord de transit). Un
opérateur qui fournit un service de transit Internet à d'autres fournisseurs
d'accès est appelé carrier. Ces accords d'échange de trafic sont
libres, ils ne font pas l'objet d'une régulation par une
autorité centrale.
Chaque réseau est connecté à
un ou plusieurs autres réseaux. Lorsque des données doivent être transmises
d'un ordinateur vers un autre appartenant à un AS différent, il faut alors
déterminer le chemin à effectuer parmi les réseaux. Les routeurs chargés du
trafic entre les AS disposent généralement d'une table de routage complète (Full
routing table)19 de plus de 440 000 routes en
201320, et transmettent le trafic à
un routeur voisin et plus proche de la destination après consultation de leur
table de routage.
Des chercheurs israéliens de l'université
Bar-Ilan ont déclaré, après avoir analysé les nœuds reliant l'ensemble
des sites, qu'internet est un réseau méduse. Ils la définissent
comme ayant un cœur dense connecté à une multitude d'autres sites, qui ne sont
reliés entre eux que par ce cœur, semblable à un maillage à structure fractale.
Cette zone permet à 70 % du réseau de rester connecté sans passer par le
cœur. Les chercheurs indiquent donc cette zone comme piste pour désengorger le
trafic, en répartissant mieux les sites de cette zone21.
En pratique, ces connexions
sont réalisées par des infrastructures matérielles, et des protocoles
informatiques. Ces connexions permettent notamment de relier des connexions
grand public à des Centre de traitement de données.
Connexions grand public
Article détaillé : Accès à
Internet.
L'accès à internet est souvent
vendu sous la forme d'offre commerciale de services, avec un abonnement fixe ou
un paiement aux données consommées. Certaines organisations, notamment les
universités européennes, disposent de leurs propres réseaux (ex. : Renater).
Pour accéder à internet il
faut disposer d'un équipement IP ainsi que d'une
connexion à un fournisseur d'accès. Pour cela, l'utilisateur emploie les matériel et logiciel suivants :
·
Un ordinateur
personnel ou tout autre équipement terminal d'un réseau :
·
Téléphone
mobile ;
·
Un canal de communication vers le fournisseur
d'accès :
·
Ligne téléphonique fixe : ligne analogique, xDSL,
·
Un système (logiciel/matériel) client pour
le protocole réseau utilisé (PPP, PPPoX, Ethernet, ATM,
etc.) ;
Des logiciels sont, eux,
nécessaires pour exploiter Internet suivant les usages :
·
World Wide
Web : un navigateur web ;
·
Pair à pair : l'un
des nombreux logiciels de P2P en fonction de l'usage (partage de fichiers en pair à pair, Calcul
distribué, P2P VoIP, etc.).
Centre de traitement de
données
Article détaillé : Centre de
traitement de données.
Les centres de
traitement de données sont des lieux occupés par des serveurs.
Avant la bulle Internet, des
millions de mètres carrés destinés à abriter de tels centres furent construits
dans l'espoir de les voir occupés par des serveurs.
Depuis, la concentration des centres s'est poursuivie, avec le développement de
centres spécialisés pour lesquels les défis les plus importants sont la
maîtrise de la climatisation et surtout de la consommation électrique. Ce
mouvement a été intégré dans le green computing et
vise à aboutir à des centres de traitement de données dits écologiques pour
lesquels sont apparus des outils spécialisés22.
Infrastructures matérielles
Article détaillé : Maillage de l'infrastructure Internet
en France.
L'internet repose sur la
transmission d'information d'un point à un autre. Cette transmission se fait
généralement au moyen d'ondes électromagnétiques. Les différents points sont
donc connectés soit physiquement, soit indirectement à travers d'autres points.
Ces ondes peuvent être
transmises dans l'air (technologies sans fil), dans une fibre optique ou dans
un câble métallique (technologies filaires). Lorsque l'information doit passer
d'une voie vers une autre, elle est aiguillée au moyen de matériels dédiés
(switch, routeurs).
Protocoles logiciels
Les protocoles logiciels
utilisés sur internet sont les conventions structurant les échanges
d'informations nécessaires au transfert des contenus applicatifs pour l'usager
final. Ils permettent notamment d'identifier les interfaces (donc les
machines), de s'assurer de la réception des données envoyées, et de
l'interopérabilité.
L'internet fonctionne suivant
un modèle en couches, similaire au modèle OSI. Les éléments
appartenant aux mêmes couches utilisent un protocole de
communication pour s'échanger des informations.
Un protocole est un ensemble
de règles qui définissent un langage afin de faire communiquer plusieurs ordinateurs. Ils sont
définis par des normes ouvertes, les RFC.
Chaque protocole a des
fonctions propres et, ensemble, ils fournissent un éventail de moyens
permettant de répondre à la multiplicité et à la diversité des besoins sur
internet.
Les principaux sont les
suivants, classés selon leur couche (IP, TCP et UDP) ; couches
applicatives :
·
IP (Internet
Protocol) aussi appelé IPv4 :
protocole réseau qui définit le mode d'échange élémentaire entre les
ordinateurs participant au réseau en leur donnant une adresse unique sur
celui-ci. Cependant, en raison du nombre d'internautes croissant, une nouvelle
norme voit le jour ; nommée IPv6, elle permet d'accueillir un plus
grand nombre d'utilisateurs.
·
TCP :
responsable de l'établissement de la connexion et du contrôle de la
transmission. C'est un protocole de remise fiable. Il s'assure que le
destinataire a bien reçu les données, au contraire d'UDP.
·
HTTPS :
pendant du HTTP pour la navigation en mode sécurisé.
·
FTPS (File
Transfer Protocol Secure) : pendant du FTP pour le transfert de fichiers
sécurisés
·
NNTP (Network
News Transfer Protocol) : protocole de transfert de message utilisé par les forums de
discussion Usenet
·
UDP :
permet de communiquer, de façon non fiable mais légère, par petits datagrammes.
À la suite de l'épuisement
des adresses IPv4, le protocole IPv6 a été développé. Celui-ci
dispose d'un espace d'adressage considérable.
Indépendamment du transfert
entre deux points, les routeurs doivent
pouvoir s'échanger des informations de routage. Un IGP (Interior
Gateway Protocol) et un EGP (Exterior
Gateway Protocol) comme BGP (Border
Gateway Protocol) satisfont ce besoin.
Impact écologique de
l'infrastructure
Comme produit essentiellement
dématérialisé, internet peut paraître écologique, ou tout du moins comme ayant
un impact limité sur l'environnement. En accélérant les transferts
d'informations et en facilitant les échanges de données, l'usage d'internet a fréquemment
été présenté comme vertueux de ce point de vue ; cet argument a par
exemple été présenté lors de la mise en place de factures électroniques ou de la dématérialisation
des marchés publics. Néanmoins, il existe des consommations
énergétiques induites par le fonctionnement du réseau23. Outre les coûts engendrés
par la construction de l'infrastructure, le coût de fonctionnement des data centers est
mis en évidence et traduit en équivalent CO2. Si internet était un
pays, ce serait le cinquième consommateur mondial d'énergie23 ; ainsi, une heure
d'échanges de courriels dans le monde correspond à 4 000 vols Paris-New York. La construction
des centres de traitement de données des principaux acteurs d'internet, Google,
Apple et Facebook, dans l'État de Caroline du Nord aux États-Unis est
intimement liée au bas coût de l'énergie dans cet État23. Ce bas coût s'explique par
le fonctionnement de centrales thermiques utilisant le charbon des
Appalaches, dont l'exploitation à ciel ouvert détruit des montagnes
entières23.
Vers l'internet quantique
Existant seulement à l'état de prototype en 2016,
l'internet quantique permettrait, selon Michel de
Pracontal, de « créer un réseau planétaire d’ordinateurs
surpuissants fonctionnant selon les principes de la théorie des
quanta, et connectés par des lignes de télécommunication spéciales
permettant de transporter à distance les états quantiques. Potentiellement, un
tel système serait beaucoup plus rapide que l’Internet classique et mettrait à
disposition des utilisateurs une puissance de calcul très supérieure. Il aurait
aussi l’immense avantage de garantir le secret des communications avec un
niveau de protection inégalable par les moyens actuels »24. Les États-Unis, l'Union
européenne et la Chine cherchent à le développer24. La technologie intéresse
tout particulièrement les organisations cherchant à optimiser la sécurité de
leurs communications telles que les banques et les armées25.
Considérations sociales
Statistiques
Un bouleversement social
Le développement du réseau
internet entraîne un bouleversement sans précédent depuis l'apparition de
l'imprimerie. Comme l'ont fait l'écriture, le charbon et les télécommunications
lors de leur apparition, internet augmente la capacité des hommes à travailler
ensemble de façon plus efficace et plus étendue27. Ce n'est pas une simple
révolution technologique, mais un remaniement complet de la manière dont
l'humanité appréhende le monde qui l'entoure. "C'est pourquoi
la virtualité d'Internet n'est pas celle que l'on croit. Elle ne s'oppose pas
au réel, mais à l'actuel. Elle se trouve dans chacune de nos actions. Internet
offre de nouvelles potentialités d'action et chacune des virtualités qui est
ainsi actualisée, conjointement, change subrepticement le monde que nous
vivons", affirme Boris Beaude 27. Le philosophe Guillaume
Cazeaux remarque, quant à lui, que la libération de la parole, permise par le Web 2.0, entraîne un effet
inattendu : noyés dans la masse d’informations et de désinformations, les
internautes développent des représentations du monde qui les divisent. Comme
l’imprimerie avait ébranlé la foi et provoqué la Réforme protestante, en
favorisant la diffusion du savoir, l'Internet génère aussi des
« schismes » qui menacent l’unité de nos sociétés. « Les
questionnements vertigineux qui se posaient à l’homme de la Renaissance, à Montaigne par
exemple, redeviennent ainsi étonnamment les nôtres », estime le philosophe28.
La mise à disposition
constante d'images et d'idées et leur transmission rapide ont des conséquences
sur le développement psychologique, moral et social des personnes, la structure
et le fonctionnement des sociétés, les échanges culturels, la perception des
valeurs et les convictions
religieuses. La planète est devenue un réseau mondial, bourdonnant
de transmissions électroniques, une planète « en conversation ». Tout
cela n'est pas sans poser des questions éthiques sur le développement de la
personne humaine et la chance que peuvent avoir les personnes et les peuples de
percevoir une transcendance29. L'internet est un espace
paradoxal : il se détache de la conception spatiale ou matérialiste de
l'espace que l'histoire a mise en place. "Internet est un espace qui fait
gagner de l'espace-temps. Il se révèle plus efficient que d'autres espaces dès
lors que l'étendue est vaste, que le nombre de réalités considérées est
important et que l'interaction n'exige pas de contact matériel", mentionne
Boris Beaude dans Internet. Changer l'espace changer la société. 27
L'internet a bouleversé les
rôles et les structures sociales jusqu'alors bien établis. Alors que le géant
Google a transformé l'accès à l'information de différentes façons
(accessibilité, rapidité et réseautage), les réseaux sociaux sont devenus les
principaux moyens de médiation et de relation entre les individus, pour ne
nommer que ceux-là27. Internet s'est donc immiscé
dans l'ordre social pour le remanier. "La capacité d'Internet à créer du
contact réticulaire en dépit de la distance territoriale offre aussi une
opportunité considérable d'organisation, de production et de coordination"27 , souligne Boris Beaude.
Autant Internet peut être une
occasion d'enrichissement personnel et culturel, et contribuer à un
développement humain authentique, autant il risque de constituer une menace
pour le lien social,
s'il en vient à dispenser les hommes de toute communication directe. Le
sociologue Philippe Breton met
en garde contre une conception de la « société mondiale de
l'information », où les liens sociaux seraient fondés sur la séparation
des corps et la collectivisation des consciences. Selon lui, cette vision du
tout-internet découle de l'héritage de Teilhard de
Chardin, du bouddhisme zen, et des
croyances New Age30.
L'internet comme outil de
mobilisation
L'internet a commencé à se
développer dans le monde dans les années 1995-2000, au moment où la communauté
des informaticiens se préparait au passage à
l'an 2000(appelé Y2K dans le monde anglosaxon). Le
consultant canadien Peter de
Jaeger a largement contribué dans ces années à la mobilisation mondiale,
grâce à son site internetyear2000.com,
qui était à l'époque le site le plus interconnecté au monde. À l'occasion du 10e anniversaire
du passage à l'an 2000, Peter de Jaeger a reçu le Lifeboat Foundation’s
2009 Guardian Award. Eric Klien, président de la Lifeboat Foundation, a
salué les efforts de Peter de Jaeger en ajoutant :
« Let us learn from the
Y2K success by applying its worldwide mobilization method to future problems
and not mislearn from it that all future problems will just solve themselves
somehow so we can ignore them. »
« Tirons les leçons du
succès du passage informatique à l'an 2000 en appliquant sa méthode de
mobilisation mondiale à des problèmes futurs, et sans croire que tous les
problèmes futurs se résoudront d'eux-mêmes alors même qu'on les
ignorerait. »31
Alors même que certains
experts dénoncent de mauvaises hypothèses sur le rôle des techniques de l'information et de la
communication par rapport aux problèmes d'environnement, les mêmes
experts soulignent qu'internet peut jouer un rôle très important pour la
mobilisation des citoyens sur les questions de responsabilité
sociale et de développement
durable. Internet est en effet un réseau de vigilance, alimentés par
les associations, les ONG,
et les gouvernements, accessible à tous les citoyens (au moins
dans les pays les plus développés), et qui peuvent en outre servir de source
d'information pour les médias.
La convention
d'Aarhus, signée en 1998 par trente-neuf États, porte sur l'accès à
l'information et la participation du public au processus décisionnel. En
France, elle a donné lieu au portail Toutsurlenvironnement.fr,
qui publie de nombreuses informations
environnementales. L'internet de deuxième génération (web 2.0), fournit des
plateformes d'échange entre utilisateurs grâce à des services collaboratifs
tels que les wikis. L'encyclopédie Wikipédia en est
d'ailleurs un excellent exemple32.
L'internet est souvent employé
comme outil de mobilisation par les organisations non gouvernementales et altermondialistes, comme Attac33. Par ailleurs, des
groupuscules politiques utilisent internet comme un canal de sensibilisation et
de propagande.
Un phénomène nouveau apparu
dans les années 2000 est l'apparition des pétitions en
ligne, utilisées massivement par des organismes comme Avaaz.org, SumOfUs ou Change.org.
La tendance apparue depuis
2012 environ en France est à une articulation entre l'usage offensif d'internet
par le biais des réseaux sociaux et l'expression publique dans la rue. Elle
introduit des combinaisons innovantes entre les manifestations de rue et
les techniques de prise de parole (sites internet, blogs, web social) ou les terminaux mobiles (SMS,
prise d'images et de vidéos)34.
Fracture numérique
Article détaillé : Fracture numérique.
La fracture numérique est la
disparité d'accès aux technologies informatiques, mise en
évidence par la disponibilité inégale du réseau Internet. Elle recouvre parfois
le clivage entre « les info-émetteurs et les info-récepteurs »35. Cette disparité est
fortement marquée d'une part entre les pays riches et les pays pauvres, d'autre
part entre les zones urbaines denses et les zones rurales. Elle existe
également à l'intérieur des zones moyennement denses : ainsi en région
parisienne, 25 % des lignes ne peuvent avoir un débit ADSL supérieur à 5 Mbit/s.
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